15 juillet 2000
 

BIGEARD SANS REMORDS NI GEGENE

1957 La Guerre d'Algérie fait rage. Tous les moyens sont bons pour la gagner. En mars 1956, un certain François MITTERRAND, garde des sceaux du gouvernement de Guy MOLLET (SFIO), signait un décret aboutissant à un dessaisissement considérable de la justice civile au profit des tribunaux militaires. 7 janvier 1957, le général MASSU commandant la 10eme division parachutiste, recevait la plénitude des pouvoirs de police à Alger.
Les hommes de MASSU pratiquèrent la torture. Louisette IGHILAGHIZ, membre de l'ALN, avait 20 ans quand elle fut prise le 28 septembre 1957 dans un accrochage. Elle fut torturée pendant 3 mois au Paradou, le quartier général de la 10eme DP, à Hydra, sur les hauteurs d'Alger. Un de ses tortionnaires était le capitaine GRAZIANI. Selon Louisette, assistaient aux séances de torture, le général MASSU et le colonel Marcel BIGEARD qui commandait alors un des 4 régiments de la 10eme DP.

Le général MASSU a toujours reconnu la pratique de la torture et le gouvernement socialiste de l'époque couvrait cette pratique.

BIGEARD nie tout en bloc et pourtant MASSU balance au le journal le Monde ( 22 juin 2000) que BIGEARD était un tortionnaire qui en Algérie avait déjà une longue expérience derrière lui : " quand je suis arrivé en Algérie en 1955, je me souviens de l'avoir vu en train d'interroger un malheureux, avec la gégène. Cela se passait dans l'Edough, un massif situé dans le nord Constantinois. Je lui ai dit : " Mais qu'est-ce que vous faites là ? " Il m'a répondu : " On faisait déjà cela en Indochine, on ne va pas s'arrêter ici ! "
Le père Alain MAILLARD de LA MORANDAIS, théologien, en rajoute une louche dans le Monde du 24 juin : "quant à BIGEARD, j'ai pu observer, comme jeune officier des sections administratives spéciales -SAS- sur le territoire même du sud oranais où il a sévi, combien ses méthodes brutales et inutiles avaient fait école "

A 84 ans le vieux général se fait rattraper par son passé. Il a beau vouloir nier, les fantômes suppliciés du sud oranais et d'Indochine hantent déjà sa mémoire.

En 1998, une convention internationale créait la Cour Pénale Internationale. La CPI pourrait juger tous les tortionnaires qui se rendraient coupables de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre ou de génocide. La France traîne des pieds pour la ratifier. Il est vrai que soldats et mercenaires français sont présents sur le continent africain et pas forcément pour aider à l'instauration de la démocratie.