7 mai 2000
Citoyen (ne) s de 3ème ordre
Partie intégrante du programme du Parti Socialiste dans les
années 80, la question du droit de vote des résidents étrangers reste pleinement
d'actualité à l'approche des élections municipales de 2001.
En effet, si la situation des migrants intra-communautaires a connu ces dernières
années des avancées en matière d'égalité des droits, notamment par l'élargissement
du droit de vote aux ressortissants de la CEE, les résidents étrangers " extra-communautaires
", restent, eux, en marge de la citoyenneté politique et sont considérés désormais
comme des citoyens de 3ème ordre.
A l'évidence, c'est au niveau local que cette discrimination politique se pose
avec le plus d'acuité : c'est là que s'organise la vie quotidienne, c'est là
que se réalise la démocratie la plus visible, la plus vivante ; c'est là aussi
que la décentralisation rend encore plus injustifiable l'exclusion des étrangers
de toute expression démocratique.
Il est temps de remettre en cause le lien entre droits civiques et nationalité
en vertu duquel un étranger qui réside en France n'est pas reconnu citoyen tant
qu'il ne devient pas français.
Il est temps de mettre en chantier une autre conception de la citoyenneté :
un citoyen n'est-il pas celui qui vit dans la cité, qui y travaille et contribue
à son activité, notamment par l'impôt ?
Si la citoyenneté ne se résume pas au droit de vote, le droit de vote est partie
intégrante de la citoyenneté.