30 janvier 2000
 

CHRETIENS DES ALPES

 

Le parti conservateur autrichien (O.V.P.) mérite un petit détour. Relégué au troisième rang lors des dernières législatives, l'O.V.P. a une grande envie de gouverner, quitte à s'allier au Yuppie-Facho Haider. Ce petit jeu risque d'être fatal aux chrétiens démocrates des montagnes.

Imaginons que les autrichiens soient ravis de ce type de coalition (tout est possible), Haider saura faire savoir qu'il est l'élément nouveau et donc que tous les bénéfices politiques lui reviennent.

Imaginons maintenant que les autrichiens ne trouvent pas leur compte dans ce gouvernement (heureusement, cette hypothèse est envisageable itou). Dans ce cas de figure, Haider expliquera tranquillement qu'il n'est pas chancelier et que s'il l'était, cela serait vachement mieux.

A propos de Haider et de son "parti de la liberté", Libération de samedi dernier expliquait : "après la deuxième guerre mondiale, l'Autriche a été officiellement qualifiée de "victime des nazis" par les alliés eux mêmes.Tout le monde savait que c'était faux mais on s'est habitué à vivre dans cette illusion. On a voulu oublier que les Autrichiens étaient plutôt sur-représentés parmi les criminels nazis. On a évité d'interroger les parents. Ce passé a été occulté.

Les troubles de mémoire peuvent provoquer de sérieuses pathologies : racisme, xénophobie, introversion nationale... tout ceci n'est d'ailleurs pas typiquement autrichien. En France, le débat longtemps retardé sur l'attitude de l'état pendant la deuxième guerre mondiale, et le débat jamais engagé sur les saloperies coloniales culminant avec la guerre d'Algérie, ont largement favorisé par défaut l'apparition de mouvements d'extrême droite.