L'insécurité, parlons-en
C'est
un sujet grave qui inquiète les hommes politiques de tous bords. La vie dans
certains quartiers est de plus en plus insupportable.
A la misère économique et sociale de nombreux citoyens, s'ajoutent quotidiennement
une foule de petits délits qui minent la vie de ses habitants (dégradations,
vols, violence...).
Comme le disait à juste titre Lionel Jospin à la clôture des travaux du colloque
de Villepinte : " L'insécurité est une inégalité, les plus démunis de nos concitoyens
sont précisément ceux qui en ont le plus à souffrir, et cette inégalité est
inacceptable ". Le constat est là, irréfutable. Il n'en est pas moins vrai que
les remèdes ne sauront être élaborés par les professionnels de la " répression
". Il semble que les pistes de travail issues de ce colloque ne rompent pas
avec la logique libérale consistant à criminaliser les catégories les plus promptes
à tomber dans la spirale infernale de la violence, de la drogue et de l'illégalité.
On nous propose, en effet, de réviser l'ordonnance de 45 sur les mineurs délinquants
et de créer des centres de rééducation en milieu fermé, autrefois appelés "
maisons de correction ". Le tout répressif, préconisé depuis toujours par la
droite et l'extrême-droite, et aujourd'hui repris par la gauche gouvernementale
est une voie sans issue. Reprendre des parties du programme du Front National
ne peut que le légitimer une fois de plus. Le parti de la haine sera encore
gagnant.
Dans un pays où plus de 5 millions de personnes sont privées d'emploi et où
l'avenir de jeunes en nombre sans cesse croissant se résume au RMI, au chômage
ou, au mieux, à des petits boulots sous-rémunérés, le phénomène du deal (vente
de drogue) est une véritable économie parallèle, qui permet à des familles entières
de survivre. Ce constat, aussi sombre soit-il, se vérifie dans de nombreux quartiers
qualifiés de sensibles.
Multiplier sans cesse les effectifs de police dans les quartiers, multiplier
les peines d'emprisonnement pour les petits délinquants, ne peuvent constituer
des réponses à ces fléaux. Les prisons sont surpeuplées, les personnes privées
de liberté sont entassées dans des cellules trop petites, les petits délinquants
sont mélangés avec les auteurs de crime. Autant d'éléments qui expliquent les
cas de récidive qui ne cessent de croître.
Parallèlement à cela, la protection sociale est de plus en plus réduite, les
budgets sociaux de l'Etat, des départements, ou des communes sont en baisse
constante.
Il est indispensable d'agir sur la vraie cause de la délinquance
qui est l'insécurité sociale.
L'argent dépensé dans la mise en oeuvre de politiques répressives (Brigades
anti-criminalité, Vigipirate et autres) doit être réorienté, une bonne fois
pour toutes dans le tissu social, éducatif, culturel et associatif.
Le jour où les droits constitutionnels (droit à l'emploi, au logement, à la
protection sociale et à l'éducation) seront des droits réels pour chacun, les
fléaux que représentent délinquance et insécurité se transformeront en problèmes
marginaux.
Réseau de lutte contre le fascisme Réseau de lutte contre le fascisme