Ras l'front - Nancy
Janvier à juin 2000


Dessin de Tignous pour Ras l'front. Nous nous sommes permis d'en modifier la légende.

 
 
 

Vous trouverez ici une sélection d'articles extraits de notre bulletin local

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Date
Thème
Juin 2000
RIF : ils sont venus, on les a vus.
Juin 2000
Pour l'égalité des droits : lutter contre les discriminations
Juin 2000
Même sol, mêmes droits, même voix
Mai 2000
Négationnisme
Mai 2000
Mégret à Domrémy : journal d'une mobilisation
Avril 2000
Du nazisme sans les bottes
Février-Mars 2000
Construction d'une église catholique intégriste à Nancy 
Février-Mars 2000
Collectif jeunes : les méfaits du GUD
Février-Mars 2000
Les antifascistes nancéiens
solidaires de leurs homologues autrichiens
Janvier 2000
Roulez-jeunesse : une section jeunes à Ras l'front nancy
Janvier 2000
1999, année ... antifasciste
 
99, année...antifasciste 
Qu'est-ce qu'on a pu se marrer cette année avec eux ! On les a aussi un peu embêtés...
Une seule bonne résolution pour 2000 : faire encore mieux. Coup d'œil en arrière.

janvier : C'est la guerre, même en Lorraine. Lepénistes d'un côté, mégrétistes de l'autre. Bargoin contre Bardet en Meurthe-et-Moselle, Moreau contre Rouyer en Meuse, Gourlot contre Nicolay en Moselle et Douissard contre Freppel dans les Vosges. On savoure...
15 janvier : J-Claude de Sars en fuite (depuis 96). L'ancien conseiller régional FN est condamné à 10 mois de prison ferme et 100.000F d'amende. Et en prime un mandat d'arrêt,
26 janvier : Phillipe de Villiers, accueilli par François Guillaume, vient à Metz.
24 février : les scissions continuent. L'extrême-droite au conseil municipal de Metz se déchire.
06 mars : Boycott au Conseil Académique de l'Education Nationale. Un élu FN y siège,
09 mars : Gollnish (FN) est à Metz. Contre-manifestation unitaire,
13 mars : Philippe Schleiter, membre de la direction du FN Jeunesse, vient à Metz en catimini,
14 mars : J-Marie Proth quitte le groupe MN au Conseil Régional pour rejoindre le groupe Union et Force Lorraine de F. Guillaume,
17 mars : Carl Lang est à Verdun. Contre-manifestation.
08 avril : Le Pen vient au Parc des Expos de Nancy. Contre manifestation unitaire : 2.000 antifascistes dans la rue contre 250 auditeurs lepénistes,
11 avril : Mégret annonce qu'il ne viendra pas à Nancy en mai,
12 avril : L'hôtel Novotel de Houdemont est débouté de sa plainte contre Ras l'front, accusé de dégradations,
13 avril : Mégret passe en coup de vent à Metz,
24 avril : Manifestation anti-choix à Nancy (100 personnes) organisée par les AFC et SOS futures mères : contre le droit à l'avortement et à l'euthanasie.
1er mai : une centaine de Lorrains (FN et MN) partent pour les deux défilés de Jeanne d'Arc,
03 mai : cinq Lorrains sur la liste Mégret des européennes,
09 mai : J-Y le Gallou, remplaçant B. Mégret, à Montigny-lès-Metz pour une " convention régionale ",
11 mai : Manifestation symbolique à Nancy contre la non-venue de Mégret : 400 personnes (sous la pluie),
17 mai : La mairie de Nancy subventionne une nouvelle fois l'Association Familiale Catholique : 4.000F,
25 mai : Pasqua, sans de Villiers, en réunion publique au Palais des Congrès de Nancy,
26 mai : Mégret visite une ferme dans la Meuse,
28 mai : Charles de Gaulle, n°2 sur la liste Le Pen, à l'hôtel Bleu Marine de Metz.
04 juin : Nouvelle venue de B. Mégret annulée...
06 juin : Venue de Marie-France Stirbois (FN) à Verdun. Contre-manifestation unitaire,
13 juin : Résultats des européennes en Lorraine. Le Pen : 7.75%, Mégret : 3.86% et RPF : 13.02%,
14 juin : Les mégrétistes fêtent leurs résultats (3% !) à l'hôtel Arcole de Houdemont. Contre-manifestation,
22 juin : Pasqua-de Villiers à Verny (57),
31 juin : A la suite de la mort du Comte de Paris, les royalistes lorrains se déchirent aussi entre orléanistes et légitimistes.
03 juillet : Les néonazis ne se rassemblent finalement pas à Plainfaing (88). Les protestations unitaires ont eu le dernier mot.
20 août : rencontre régionale du RPF à Epinal (88).
06 septembre : Le martyr Jean-Marie Cuny et sa Librairie lorraine écartés du Livre sur la Place. Enfin...
19 sept. : Des militants FN et leurs tracts se font virer du marché de Vandoeuvre (54) par la police,
20 sept. : B. Mégret et Philippe Colombani à Metz. Méthode Coué certainement !
26 sept. : Distribution de trois tracts racistes, antisémites et anonymes à Nancy,
26 sept. : Discrète fête régionale du MNR 54 avec la venue de Françoise Monestier (membre du comité national).
04 octobre : 4,78 personnes, selon la police, manifestent contre le PaCS à Nancy. 5, selon les organisateurs,
17 oct. : élection cantonale partielle à Verdun. Absence des mégrétistes et 3.4% pour J-F Blondeau (FN). Branlée !
18 oct. : élections HLM à Metz. La liste FN de l'OPAC est invalidée. Dommage...
21 novembre : élection cantonale partielle à Bar-le-Duc. Gérard Sangnier (FN) : 3.42% et Paulette Geoffroy (MN) : 2.99%. Branlée !
26 nov. : Bombage du GUD à la MJC Bazin : " Immigrés dehors ". Une enquête de police serait en cours...
31 décembre : Ras l'front-Nancy sabre le champagne après cette bonne année !
 
 

Carmin

  NB : quasiment tous ces faits ont été développés dans un numéro de Ras l'front-Nancy de 1999.
S'y reporter pour plus de détails.

 

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Roulez jeunesse ! 
Mais pourquoi faire une section jeunes ? On est parti de la constatation que la jeunesse est dans son ensemble anti-FN et antiraciste, ce qui est visible par sa participation aux manifs, mais qu'il n'y a aucune organisation pour avoir des vrais débats sur le pourquoi et le comment du fascisme. Bien sûr, gueuler " Le Pen, Porcherie " peut soulager, mais bon, ce n'est pas suffisant.
La raison d'une section jeune est triple. Tout d'abord, notre terrain d'action est spécifique puisque c'est essentiellement les lycées et les facs et donc une façon de l'aborder différente. Puisqu'il existe un certain nombre de débats sur le fascisme a avoir pour lutter efficacement, les sections jeunes sont une opportunité pour cela. Enfin, nous nous organisons des horaires adaptées à la majorité d'entre nous (en effet, les réunions le soir ne sont pas facilement accessibles).
Sur la façon de s'organiser, c'est similaire à toutes les sections de Ras l'front, c'est à dire que c'est le plus large possible. Et même en cette période où le fascisme est en baisse en France (au niveau européen ce n'est pas du tout le cas), la structure est utile dans un but de sensibiliser sur la question du fascisme et de toutes les autres questions qui tournent autour (le racisme, les sans-papiers et plein d'autres questions sociétales).
Ras l'front-jeunes a eu une première apparition par tracts (présentation générale) sur certains lycées qui a été bien accueillie et il y a eu aussi des ventes de journaux.
N'hésitez-pas à nous contacter et à nous rejoindre !
 
 

Ras l'front-jeunes, BP 66, 54510 TOMBLAINE

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Les antifascistes nancéiens
solidaires de leurs homologues autrichiens



Une partie de la classe politique française et principalement la droite (UDF, RPR et DL) a beau jeu de chercher à isoler le gouvernement autrichien de Wolfgang Schussel et l'ÖVP à la suite de son alliance avec le FPÖ de Jörg Haider.
Des distensions entre des ténors de la droite française ont déjà montré que certains ne rechignent toujours pas à s'allier avec l'extrême droite lorsque leur maintien au pouvoir est mis en balance. Mais surtout, ils ont tous la mémoire très courte lorsque cela les arrange.
Un bref retour en arrière (mars 98) ne pourrait ne pas leur être nuisible. Rappelons-leur que certains de leurs responsables et élus (Charles Millon en Rhône-Alpes, Charles Baur en Picardie, Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon et Jean-Pierre Soisson en Bourgogne) n'ont pas hésité à négocier avec le Front National (à l'époque regroupant les actuelles deux tendances) pour garder leur siège de Président de Conseil Régional. Et c'est exactement ce que vient de faire W. Schussel en Autriche.
Alors vigilance, car en France, dans un an, se dérouleront les élections municipales et cantonales. Et le MNR de Bruno Mégret aura enfin les mains libres pour négocier le bout de gras (qu'il n'a pas énorme) avec ses anciens amis de droite. Et Le Pen, à force, ne sera-il pas lui aussi tenté ?
 
 

Carmin

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Collectif jeunes : les méfaits du GUD



A Nancy, on avait presque oublié le GUD. Ils sont arrivés à cinq le 18 novembre dernier pour distribuer un violent tract (leur but écrit noir sur blanc : " virer les gauchistes hors des facs et des rues ! ").
A l'initiative des JCR, un grand nombre d'organisations ont répondu positivement à l'appel pour des réunions unitaires : UNEF-ID, SOS Racisme, Ras l'front-jeunes, Jeunesse Communiste, Jeunesse Communiste Révolutionnaire, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Socialistes, Voix Des Travailleurs, Alternative Libertaire. Une belle unité qui aboutit à un tract collectif, largement distribué sur les lycées et les facs.
Cette occasion (dont nous nous serions pourtant volontiers passé !) a permis à Ras l'front-jeunes de s'investir concrètement. Le GUD ne s'est pas arrêté à la diff' de quelques tracts : bombages à la fac, à la MJC Bazin, autocollants en ville (surtout en vielle ville, fief des Cuny, NDLR). Nous nous étions promis de garder contact au cas où. Cela arriva plus vite que prévu...
Jeudi 06 janvier, à la fac de droit, ils ont menacé deux militants de l'UNEF-ID : " Si on revoit une de vos affiches sur le campus, il y aura du sang sur les murs ". Clément Cuny s'est démasqué, formellement reconnu par une militante.
Cette fois-ci, fort de notre première expérience, la réaction fut immédiate : les deux militants agressés ont porté plainte nominativement (plainte qui donnera des suites), la fac de droit fut retapissée par l'UNEF-ID, pour prévenir les étudiants de ce qui s'était passé.
La décision fut prise que Ras l'front-jeunes tiendrait une table la semaine suivante en droit et en lettres ainsi qu'une table unitaire. Une pétition fut rédigée pour demander le passage de Clément Cuny en commission disciplinaire. On craint en effet que la faculté essaie d'étouffer "l'affaire". En plus de la pétition destinée au Président de l'Université, nous avons prévenu du risque que courait l'exposition tournante 100 ans d'immigration en Lorraine. Elle s'est tenue durant le mois de janvier et février en droit et en lettres. Au vu de ce qui s'est passé à la MJC Bazin (bombage haineux), on préfère prévenir que guérir.
Enfin, un communiqué de presse fut envoyé aux journaux. M6 interrogea Clément Cuny sur son appartenance au GUD : il répondit être "simplement" nationaliste... NRJ Nancy parla de l'affaire et l'AFP s'y intéresse également.
La table unitaire s'est tenue sans problème. Il nous fallait être nombreux et c'était le cas. Nous voulions éviter une action de leur part, bien qu'il nous semble qu'ils doivent plutôt se tenir à carreau. Le fait que Clément Cuny se voit ainsi démasqué implique, bien qu'il le démente, sa participation au GUD. Ayant été président local du FNJ puis du MNJ, le lien semble direct entre le MNR et le GUD. Ce qui gêne le MNR puisqu'il cherche actuellement à convaincre de sa respectabilité. Celle-ci est toute relative quand on voit la violence du GUD. Cette fois-ci, c'était une violence verbale mais ailleurs, des militants ou sympathisants ont déjà été frappés, des locaux brûlés...
Grâce à eux (!), les étudiants nancéiens savent maintenant qui sont les militants du GUD, ce qu'ils font et qui les soutient. On peut les remercier de cette transparence !
 
 

Fanny
contacts : Ras l'front-jeunes, BP 66, 54510 TOMBLAINE

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AVIS A LA POPULATION
Vous le savez déjà certainement, une église catholique intégriste est installée à deux pas de chez vous (3 rue Maréchal Oudinot ) depuis plusieurs années. Depuis 1996, elle est officiellement dirigée par la Fraternité St Pie X .
 Ce n’est pas un lieu de culte ordinaire : ses paroissiens prônent fréquemment des idées d’extrêmes droites, royalistes, anti-choix (contre la contraception, le droit à l’avortement, le libre choix de sa sexualité…). Bref, c’est le retour à l’ordre moral. Certainement trop à l’étroit dans leur chapelle actuelle, ils s’agrandissent au 65 rue Maréchal Oudinot. La construction de cette église sera un point de fixation plus important pour l’extrême droite dans la région. Et aussi le vecteur de leurs idées haineuses, rétrogrades et nauséabondes. 

Souvenez vous, du procès de Jean Yves COTTARD, abbé de la Fraternité St Pie X il y a quelques semaines. Il vient d’être condamné à 4 ans de prison dont 18 mois ferme pour homicides et blessures involontaires avec interdiction à vie d’encadrer des activités et à 600.000 francs d’amende en dédommagement aux familles après la mort par noyade de 4 de ses scouts. Ce drame a révélé au grand public, leurs idées fanatiques et leurs méthodes d’éducation spartiates, militaires et parfois sectaires. 

Ce sont les mêmes personnes et donc ces mêmes idées et mêmes pratiques, qui vont assombrir votre environnement.
 

Pas terrible dans l’quartier !

RASSEMBLONS-NOUS 
ET NE RESTONS PAS LES BRAS CROISES

Renseignez vous et protestez
auprès de la mairie de Nancy
(service urbanisme)

Collectif Unitaire Contre l’Extrême Droite : En Féminie, FSU, JCR, La Gauche Villaroise, Les Bien Nées, LDH ,MJS, MOC, MRAP, PC, PS, Ras l’Front Nancy, UNEF-ID. 

Contact :
CUCED BP 66 
54510 Tomblaine
e.mail : rlfnancy@nomade.fr 
Du nazisme sans les bottes


Cette fois-ci, ce n'est plus à Lyon, malheureusement comme souvent, mais en Moselle, au collège "La Paraison" de Lemberg que l'on parle de négationnisme.
Retour en arrière. Le 30 mars 99, quelques jours après avoir assisté, avec ses élèves de troisième, à la représentation de la pièce de Théâtre " Mon ami Frédéric " (l'histoire d'un enfant juif persécuté en raison de ses origines), Jean-Louis Berger, professeur de français, commente la pièce en cours. Et il n'a pas vraiment apprécié : " A la fin de la pièce, les professeurs (…) ont actualisé le thème en montrant du doigt les nationalistes. (…) J'ai été provoqué, j'ai donc été obligé de faire une mise au point "(2). Et quelle mise au point : " les chambres à gaz servaient à ôter les poux des vêtements (et) à la désinfection "(3), " c'étaient les juifs qui voulaient la guerre, pas Hitler "(3), " il y a eu moins de morts qu'on le dit "(3), " les fours crématoires étaient de la pure imagination "(4), etc… J-L Berger a clairement affiché ce jour-là ses idées (cf le portrait ci-contre), puisées dans la panoplie classique du militant négationniste : liberté d'opinion, révision de l'histoire et esprit critique.
Le lendemain, une mère de famille a alerté le proviseur du collège. Le professeur sera entendu par le proviseur puis par l'inspectrice. Les élèves feront individuellement un compte-rendu écrit de ce qu'ils avaient entendu (les textes ont été lus, in extenso, lors de l'audience).

Premier procès pour négationnisme contre un professeur
Son procès a eu lieu le 20 mars 2000 au Tribunal Correctionnel de Sarreguemines ; il est accusé de négationnisme de crimes contre l'humanité (loi du 13 juillet 90, dite loi Gayssot). Il s'agit du premier procès pour négationnisme contre un professeur du second degré en France. L'avocat de J-L Berger est Maître Eric Delcroix, responsable du MNR et négationniste notoire (cf portrait page suivante). Six associations se sont portées parties civiles (LICRA, FSU, FNDIRP, LDH, MRAP et UNADIF) ainsi que la famille Ferster, parents d'élève. Elles avaient comme avocat, Maître Raphaël Nisand et réclament chacune 50.000F de dommages et intérêt. Plus d'une centaine de personnes (de Metz, Nancy, Thionville et Sarreguemines) s'était mobilisée pour manifester son hostilité à l'antisémitisme et au négationnisme. Toutes n'ont pas pu rentrer dans la salle du tribunal.
J-L Berger a tout d'abord précisé que " C'est un honneur pour (lui) d'être devant le tribunal, en homme libre, en accord avec (sa) conscience, en chrétien "(5). Au cours du procès, il a nié farouchement avoir tenu de tels propos. Il a expliqué que " les élèves n'(avaient) pas compris " et qu'il avait simplement voulu développer le sens critique des adolescents. Son avocat parlera lui de " cancres " et de " sottises ". Ne se jugeant pas comme négationniste, il dit : " Je suis un honnête homme, un homme libre qui cherche à connaître la vérité. Je ne suis pas esclave du politique correct "(6). " Ca ne partait pas d'un mauvais sentiment " a-t-il ajouté. Bien évidemment… Présente durant toute l'audience, sa femme récitait des prières, cramponnant son chapelet, les yeux rivés sur le crucifix qui ornait la salle (Moselle oblige). L'avocat du prévenu a demandé la relaxe, ne se plaçant que sur le terrain de la procédure. Il a estimé que les propos du professeur n'ont pas été tenus en public et que les poursuites engagées l'ont été au delà du délai prévu (trois mois). C'est un " procès en sorcellerie ", explique-t-il. Le Procureur de la République a requis le maximum prévu : un an de prison ferme et la publication du jugement dans trois journaux d'annonces légales. Le délibéré sera rendu le 15 mai. A suivre...

Carmin

(1) Me Nisand 20 mars 2000
(2) Actualité Juive 23 mars 2000
(3) Libération 21 mars 2000
(4) Le Nouvel Observateur 21 mars 2000
(5) Est Républicain 21 mars 2000
(6) Républicain Lorrain 21 mars 2000


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Jean-Louis Berger

J-L Berger a 53 ans. Il est professeur certifié de français (lettres classiques), dernièrement au collège "La Paraison" de Lemberg(57). Il est actuellement suspendu de toute fonction dans l'Education Nationale depuis le 31 mai 1999 mais il continue de percevoir son salaire….

Il est militant du Front National depuis les années 80. Il a été plusieurs fois candidat FN à des élections depuis au moins dix ans et dernièrement candidat aux législatives 97 pour la 5ème circonscription de Moselle, Sarreguemines (il était arrivé en 3ème position avec 19.85% des voix). Il oublie parfois qu'il est enseignant et distribue, en 1993, des tracts FN sur le parking de son collège ou vend des porte-clés FN à certains de ses élèves.
Le 06 novembre 99, il a participé à un colloque révisionniste à Paris pour " (s')informer " dit-il. Il s'est exprimé à la tribune pour expliquer ses problèmes à ses petits copains.

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Mais qui est donc cet avocat ?

Si j'écoute mon avocate préférée, un avocat défend son client car, selon la loi, chacun a le droit d'être défendu. Les avocats n'épousent donc pas les actes et les idées de leurs clients. Mais parfois, faut pas non plus qu'elle nous la joue sur la moralité de certains de ses confrères… Alors qui est donc le saint homme Eric Delcroix, avocat de Jean-Louis Berger ?
Eric Delcroix est né le 08 janvier 1944 à Mont-Saint-Aignan en Seine-Maritime (77). Très rapidement, sa jeunesse et ses idées le démangent. Vers 1970, il milite à Ordre Nouveau (école de formation pour bon nombre de nationalistes). On le retrouve ensuite engagé auprès des négationnistes (ou " polémistes " selon leurs termes) comme avocat (inscrit au Barreau de Paris). Il fut donc l'avocat de Robert Faurisson, d'Henri Roques en 1986, de l'ancien SS Mark Frédriksen, d'un militant FN poursuivi pour un article négationniste en 90, de deux étudiants à Caen poursuivis pour contestation de crimes contre l'humanité en 91, de l'association " Trop d'immigrés, la France aux français ", etc... Bref, c'est un avocat bien apprécié à l'extrême-droite et surtout parmi les révisionnistes.
Au début des années 80, Delcroix fera partie du comité de soutien de Présent, quotidien catholique traditionaliste.
En 1988, il faisait partie avec Pierre Guillaume, Serge Thion et Henri Roques du groupe d'historiens (!) qui devait participer à un colloque organisé au Sénat. Il a été annulé à la suite d'un article du Canard Enchaîné qui s'étonnait du pédigré très tendancieux des dits "historiens". Il est l'auteur de deux ouvrages. Dans le premier, " La Francophobie ", il critique " les sinistres loi Pleven (1972) et Fabius-Gayssot (1990) (qui) interdisent la diffusion publique des idées contraires à l'universalisme égalitariste "(1). Il est d'ailleurs présenté comme "l'un des plus grands spécialistes du droit de la presse et de la liberté d'expression "(1). Pour le second, " La Police de la Pensée contre le révisionnisme. Du jugement de Nuremberg à la loi Gayssot ", diffusé par la Revue d'Histoire Révisionniste en 1994, il sera condamné, en octobre 96, pour contestation de crimes contre l'humanité : 20.000F d'amendes et un mois de suspension d'exercer. Cette condamnation n'est pas inscrite à son casier judiciaire. Il a fait appel de cette décision. Delcroix a été édité par la maison d'édition Hallier de feu Jean-Edern Hallier(2).
Il a écrit dans la revue Annales d'Histoire Révisionniste (interdite en 1990) qui était publiée par la Vieille Taupe(3) et entre autres diffusée par la librairie néonazie Ogmios (Paris).
En décembre 98, il a écrit dans la revue néo-païenne " Lettre de Terre et Peuple " de Pierre Vial (membre du bureau politique du MNR) : égal à lui même dans un article sur " la liberté d'expression étouffée ".
Avec ce type d'idées, il milite au Front National : il a été candidat à Courbevoie pour les municipales en 1989 et candidat aux législatives en 1997 pour la 2ème circonscription de l'Oise. En 1998, lors du divorce, il choisit Mégret. Il est actuellement président du groupe MNR au Conseil Régional de Picardie.

C.

(1) " Lettre de Terre et Peuple " déc. 98
(2) Note d'informations du Réseau Voltaire 27.01.97
(3) site internet : www.abbc.com/aaargh/archVT/archVT.html
PS : merci à Philippe de Lyon pour ses informations.

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Les soutiens de Jean-Louis Berger

Jean Louis Berger a pu compter (et le pourra certainement encore) sur des appuis et des soutiens du côté de la presse écrite négationniste.
Tout d'abord, il y a eu deux articles dans la revue négationniste flamande VHO France Informations (Vrij Historisch Onderzoek), dont le plus détaillé date du 26 juillet 99 : " Quand Big Brother est roi : l'affaire Jean-Louis Berger ".
Il y a aussi la revue négationniste lyonnaise, Akribéia, de Jean Plantin qui parle de J-L Berger comme d'un chercheur réprimé.
Enfin, il y a le site français AAARGH(1) (Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerre et d'Holocauste) qui a publié quelques commentaires des problèmes rencontrés par Berger.
Quelques jours avant le procès, un " tract négationniste de soutien à Berger a été distribué dans les boîtes aux lettres de Sarreguemines "(2).
J-L Berger et son avocat avaient aussi mobilisé une petite partie de leurs amis politiques. Quelques militants de l'association païenne du MNR Pierre Vial, Terre et Peuple, étaient présents, l'edelweiss (symbole de l'association) aux revers de la veste ou du béret.
Il y avait aussi quelques militants d'extrême-droite arborant qui une croix celtique, qui un autocollant bleu blanc rouge sur leur sac. Il y avait enfin quelques jeunes nationalistes, au look skin relativement discret. Que d'amis...

C.

(1) www.abbc.com/aaargh/fran/actu
(2) L'Ecole Emancipée 18 avril 2000. (Merci Bertrand…)

 

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Pour plus d'infos sur le négationnisme :

" Histoire du négationnisme en France ", Valérie Igounet, éditions Seuil, mars 2000. Très documenté, bon index. Indispensable pour faire le tour d'horizon de la secte.
" Les faussaires de l'histoire, Lyon, capitale du négationnisme ", Les dossiers Golias, éditions Golias, septembre 99. Vision d'horreur mais réaliste de deux universités lyonnaises (II et III), repères de négationnistes.
" Négationnistes : les chiffonniers de l'histoire ", ouvrage collectif, éditions Golias, mars 97. Ouvrage intéressant sur la secte négationniste malgré quelques affirmations limites.



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Mégret à Domrémy :
journal d'une mobilisation

Certainement déçus par le peu d'impact de leur défilé du 1er mai 1999 à Paris (Le Chêne parle de " blocus médiatique "(1)), Bruno Mégret et le MNR ont décidé cette année de rendre hommage à Jeanne d'Arc à Vaucouleurs (Meuse) et à Domrémy-la-Pucelle (Vosges). A un an des municipales, le leader du MNR a décidé de s'inventer une légitimité en s'appropriant tous les lieux de la mémoire nationale.

L'appel à cette manifestation figurait en page d'accueil du site web du MNR. Il prévoyait un repas à la salle des fêtes de Vaucouleurs, les visites de l'église de Domrémy et du musée de Jeanne d'Arc, un dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne et une allocution publique de Bruno Mégret. Dès que nous en avons eu confirmation, début mai, nous avons organisé une rencontre des collectifs Ras l'front de Meuse, Metz et Nancy afin d'organiser une riposte à cette opération médiatique. A cette occasion, nous avons décidé d'envoyer des courriers publics à tous les acteurs locaux susceptibles de modifier les plans initiaux de B. Mégret (maires des deux villes, conseillers généraux des deux cantons, députés des deux circonscriptions, diocèse et responsable du musée). Les quotidiens régionaux (Est Républicain et Liberté de l'Est) relayèrent bien l'information et rendirent compte de nos différentes démarches. Les maires de Vaucouleurs et Domrémy, ainsi que le Conseiller Général gaulliste du canton de Domrémy furent obligés de se démarquer publiquement de Mégret et du MNR qualifiés pour l'occasion, par Roger Souchal, Conseiller Général du canton de Domrémy, " d'extrémistes qui ne représentent plus grand chose "(2) et coupables aux yeux de Daniel Coince, Maire de Domrémy, de " récupérations hâtives, simplistes et sectaires "(3). Nous avons aussi décidé de faire plusieurs collages d'affiches Ras l'front, pour sensibiliser les habitants du coin. Nos affiches sont restées jusqu'à la veille de la venue de Mégret. Le MNR local s'était peu mobilisé. Sauf par un communiqué de presse des élus du conseil régional et municipaux de Lorraine qui dénonçaient Ras l'front comme étant " une organisation groupusculaire qui a toujours manifesté son indifférence, voire son hostilité à l'égard des valeurs patriotiques et de ces héros telle Jeanne d'Arc "(4). Le dimanche matin, un groupe de copains de Ras l'front Meuse est allé faire un dernier collage pour tenter de baliser le terrain juste avant l'arrivée de Mégret et de ses troupes. Malheureusement des colleurs du MNR tournaient aussi.

Ils ont pu apercevoir le départ du 22ème pèlerinage Domrémy-Vaucouleurs, organisé par l'Association des Pèlerins de Lorraine (catho-royaliste) dont le siège social est à Nancy, à la Librairie Lorraine de Jean-Marie Cuny. Ils s'étaient donnés rendez-vous à 8h30 à devant la chapelle de Domrémy. 40 personnes environ parmi lesquelles une majorité d'enfants. La plus jeune semblait avoir 7 à 8 ans. Le cortège était composé de scouts d'Europe en uniforme bleu marine avec une immense banderole " Dieu, Famille, Patrie ", d'Europa scouts en uniforme brun et de membres du groupe Charles Foucault (groupe nancéien pratiquant le " scoutisme traditionnel " dont le vice-président est Jean-Marie Cuny).
Vers 10 heures du matin, une voiture de gendarmes a contrôlé la voiture de nos amis et les a conduit à la gendarmerie de Vaucouleurs pour une audition qui a duré deux heures. Des chasseurs avaient prévenu les gendarmes que des panneaux indicateurs avaient été détériorés. Nos amis sont ressortis de la gendarmerie après avoir prouvé qu'ils n'avaient commis aucun délit. Ils collaient des affiches Ras l'front dans des emplacements légaux. Il est à noter qu'au cours de leur audition, les copains de Ras l'front Meuse ont vu entrer trois militants du MNR de Meuse à l'intérieur de la gendarmerie. Signalons aussi que nos amis ont pu voir des affiches d'un certain comité de défense de Jehanne qui se proposait de bouter Mégret hors de Lorraine et de France.
Lors de son banquet à Vaucouleurs, Bruno Mégret n'a pu s'empêcher de dénoncer " les voyous et les salopards de Ras l'front ", tandis qu'un de ses lieutenants nous comparait à des " parasites modernes "(5).

Les collectifs Ras l'front de Lorraine s'étaient donnés rendez-vous à 15 heures place de l'hôtel de ville à Domrémy. De Nancy et Metz, nous venions en voiture alors que nos amis meusiens avaient réservé un bus. Domrémy était fermé à la circulation.
A notre arrivée sur la place de l'hôtel de ville, nous apercevons une bonne dizaine de militants du DPA posté à côté de notre lieu de rassemblement. Quelques gendarmes sont présents également.
La presse, présente en nombre, nous pose toujours la même question. " Allez-vous chercher l'affrontement ? ". Nous répondons invariablement : " Pas du tout, ce n'est pas notre objectif ". Notre combat est politique. Nous rappelons quelques vérités : la bête est blessée, elle n'est pas morte, elle est d'autant plus dangereuse. Depuis 10 ans, nous sommes présents à chaque initiative de Le Pen et Mégret. Il est hors de question pour nous de leur laisser le champ libre pas plus aujourd'hui qu'hier. Les idées d'extrême droite imprègnent toujours la société. A la question de savoir si nous redoutions les affrontements, nous répondons de manière un petit peu hâtive que non. Nous pensions que ce n'était pas l'intérêt des troupes de Mégret de se montrer violentes en présence de la presse. Nous ajoutions un bémol en parlant des liens extrêmement étroits existant entre le MNR et le GUD, organisation qui fait de plus en plus parler d'elle à l'occasion d'actions violentes.

Avant l'arrivée de nos camarades meusiens, les gendarmes nous ordonnèrent de nous déplacer vers la Maison de Jeanne d'Arc, située à une extrémité de Domrémy.
Roger Souchal entame un débat avec nous et tente de nous convaincre que le MNR n'est qu'un petit groupuscule sans importance. Tant qu'il sera financé publiquement on ne pourra rien faire pour le contrer, dit-il.
A ce moment-là, arrivent nos camarades de Ras l'front Verdun qui sont orientés par les gendarmes dans le parc de la Maison de Jeanne d'Arc. Leur arrivée groupée est bruyamment hostile à Mégret. Tous les antifascistes se regroupent sur la pelouse du parc. Une compagnie de gendarmes mobiles se place derrière nous et nous enjoint de quitter la pelouse en nous poussant.
Les mégrétistes apparaissent à ce moment-là. Une quinzaine de gros bras du DPA contourne les quelques gendarmes présents sur la place devant la maison de Jeanne d'Arc et se dirigent vers nous. Un des leurs se jette sur un militant antifasciste et lui arrache sa banderole. Celui-ci tente de la reprendre. L'ensemble du service d'ordre mégrétiste se rue alors sur nous. S'ensuit une belle débandade. Un de nos camarades tombe à terre et est rué de coups de pieds. Plusieurs amis antifascistes lui viennent en aide. Les militants du DPA sont gantés, quelques uns possèdent une matraque flexible. Certains sont tatoués, comme des vrais hommes : un viking, une croix celtique ou le slogan " White power
" sur le bras. Ils tentent d'empêcher un caméraman de France 3 de filmer la scène.
Les gendarmes mobiles, qui se déplacent collectivement, mettent quelques minutes avant de s'interposer. Six camarades antifascistes seront finalement légèrement blessés.

Les gendarmes mobiles reçoivent l'ordre de nous repousser hors de Domrémy. Notre résistance, face à des hommes suréquipés (boucliers, casques, masques à gaz, matraques, pistolets, fusils...) est toute relative. La hiérarchie militaire estime toutefois utile de tirer deux salves de grenades lacrymogènes qui éclatent à nos pieds pour hâter notre retrait.
Un camarade de Ras l'front Meuse est arrêté par les mobiles. Poursuivi pour coups et blessures sur agent, il restera deux heures en audition avant de pouvoir nous rejoindre. Vu l'équipement des forces de l'ordre que nous avions face à nous, les blessures qui lui sont reprochées doivent être bien légères. Nous serons bien sûr attentifs aux suites éventuelles données à cette interpellation et mènerons une campagne de solidarité, le cas échéant.

Les gendarmes mobiles nous auront finalement repoussés à 300 m de Domrémy, permettant ainsi à Mégret et à ses troupes de parader tranquillement dans le village. L'allocution du petit rat de Vitrolles se fera dans un champ prêté par un riverain, le maire lui ayant refusé de le tenir dans le village.

Les gendarmes mobiles se retireront finalement vers 17h30 heures après s'être assurés que tous les mégrétistes avaient bien quitté les lieux.

Le soir même, dans le journal de France 3, et le lendemain, dans la presse écrite, les journalistes semblaient renvoyer dos à dos mégrétistes et militants antifascistes quant à la responsabilité des affrontements. Il nous a semblé important de communiquer une mise au point (voir ci-dessous) à la presse pour établir les faits tels qu'ils se sont effectivement déroulés.

Jean-Christophe

(1) Le Chêne mai 2000
(2) Est Républicain 09 mai 2000.
(3) Est Républicain 12 mai 2000.
(4)
Est Républicain 11 mai 2000.
(5) Est Républicain 15 mai 2000.

Voir photos manif

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Négationnisme

Le 15 mai, Jean-Louis Berger, professeur de français au collège de Lemberg (57) et militant du Front National, a été condamné à 10 mois de prison avec sursis par le Tribunal Correctionnel de Sarreguemines, pour contestation de crimes contre l'humanité, en classe (cf Ras l'front-Nancy avril 2000). Il a également été condamné à verser 10.000F de dommages et intérêts à chacune des sept parties civiles. Il n'était pas présent lors du délibéré. Le ministère public avait requis la peine maximale d'un an de prison ferme. Sa réponse au jugement fut : " Je n'ai fait qu énoncer des vérités officiellement reconnues, même si souvent ignorées par le public, mais confirmées par mes avocats ".
" Dans un premier mouvement d'indignation ", il avait annoncé qu'il ferait appel de cette décision " contre nature car ce procès est sans fondement ". Deux jours plus tard, il renonce à se " faire rendre justice " car ceux qui l'ont condamné une première fois " ne se seront (hélas) pas convertis entre temps ". Pour le moment, AAARGH, une des associations regroupant les négationnistes qui soutient le professeur, n'a que brièvement réagit au délibéré de l'" affaire Berger ". National-Hebdo, prend acte de cette condamnation à de la " prison pour "négationnisme" " et ajoute : " On attend toujours le premier procès d'un professeur pour contestation des crimes communistes ".
Le rectorat a annoncé qu'il allait engager une procédure disciplinaire : j'espère la radiation définitive. Ce qui est aussi à noter, c'est que la justice a reconnu la contestation de crime contre l'humanité en public (une salle de classe) et a refusé l'argument de l'avocat d'une procédure trop tardive (six mois). C'est ainsi qu'il est le premier professeur du second degré condamné pour contestation de crimes contre l'humanité.

Carmin

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Même sol, mêmes droits, même voix

A Nancy, de nombreuses organisations(1) ont décidé de se rassembler dans le cadre d'un collectif local "Même sol, mêmes droits, même voix" avec comme objectif l'intensification de la mobilisation en faveur du droit de vote de tous les résidents étrangers. En faisant pression sur les élus de la gauche plurielle, afin qu'ils prennent leurs responsabilités face à cette injustice institutionnelle. En continuant à informer la population sur le bien-fondé de cette revendication.
Le collectif de Nancy s'inscrit dans la démarche du collectif national. Il a donc appelé à participer à la manifestation nationale à Paris le 27.05. Un bus a été organisé à cette occasion. Le collectif a écrit à tous les élus de gauche du département (maires, cons. rég. et géné, députés et sénateurs) en leur demandant de se prononcer sur le sujet. Jean-Yves Le Déaut a répondu à ce courrier en se prononçant pour le droit de vote. Le collectif a organisé une semaine de vote symbolique dans la ville de Nancy et son agglomération du 13 au 20.05. Cette action a reçu un accueil très chaleureux de la part des nancéen(ne)s. Le dépouillement a eu lieu le 20.05 lors de la fête organisée par l'ATMF, LDH et Ras l'front. Ce rendez-vous militant et festif était soutenu par le collectif.
Le collectif se réunira à la rentrée pour prévoir d'autres actions et en particulier l'interpellation des candidats aux élections municipales. A suivre.


(1) ADECR (Association Des Elus Communistes et Républicains), AMFP, Appel de Lorraine, AIDES Lorraine-sud, ATMF, ATTAC, CAFAR-Ras l'front, Collectif des sans-papiers de Nancy, FCPE, FSU, JCR, Khamsa (Association d'économie solidaire), LCR, LDH, Les Verts, MAN, MOC, PCF, PS, REPONSE, Retraités CGT, SURVIE Lorraine, UNEF-ID, Voix Des Travailleurs et la présence individuelle de Monsieur Pierre Rousselot (ancien Maire PS de Vandoeuvre et Conseiller Général 54).

 

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Pour l'égalité des droits : lutter contre les discriminations

Le récent sondage de la SOFRES-Le Monde, même si on doit en relativiser la portée, démontre, s'il en était encore besoin, que la société française n'en a pas fini avec ses vieux démons : racisme et xénophobie.
Alors même que les résultats électoraux de l'extrême droite ont sensiblement baissé, la plupart des idées qui faisaient son fonds de commerce, demeurent belles et biens présentes. Si le combat militant et le combat politique restent primordiaux, le terrain juridique ne doit pas pour autant être délaissé. Il existe dans la législation plusieurs textes qui, s'ils étaient normalement appliqués, permettraient de lutter plus efficacement contre les nouvelles formes de racisme, plus diffus, plus souterrains que sont les discriminations.
Les pratiques discriminantes se manifestent dans tous les secteurs d'activité et à tous les niveaux :
- emploi : discrimination à l'embauche, dans l'entreprise, avec les pratiques de harcèlement, au moment d'un licenciement… Mais également entrave à l'exercice d'une activité économique.
- école : graves cas de discriminations pour les stages en entreprises, dans les lycées professionnels, également quelques cas de classes ethniques ou encore de sectorisation scolaire.
- police : contrôle d'identité au faciès, violences et injures raciales…
- administrations et entreprises publiques : RATP, SNCF, La Poste, Sécurité sociale, CRAM…
- loisirs : entrées sélectives dans les boîtes de nuit, les bars, bowlings, entrées de magasins, sports…
SOS racisme rappelle dans une étude sur les discriminations que les dossiers relatifs au logement représentent 12,7% des cas. Cette discrimination se caractérise par des refus de louer à certaines catégories de population ou encore, notamment pour des sociétés d'HLM, par un regroupement sélectif par quartiers ou par types de logement.
Comme pour toutes les discriminations, c'est la preuve qui pose surtout problème. Le seul élément tangible étant le fait que les critère de répartition (marié, concubin, nationalité, né à l'étranger…), utilisés pour définir des degrés de solvabilité et de sociabilité, sont informatisés. Ainsi la CNIL a reconnu la totale illégalité du scoring utilisé par la Société d'HLM de la Charente Maritime de La Rochelle.
Pour la première fois, l'affaire SOGINORPA (organisme de gestion des logements miniers) a démontré l'existence de fichiers ethniques.
Le 20 mai dernier à Metz la saisie des fichiers de l'OPAC, à la demande de SOS-Racisme, a permis de constater que le pays d'origine des locataires, y compris les Français nés à l'étranger, était indiqué. Il reste à vérifier si ce " fichage " entraîne réellement un tri des locataires pour l'attribution des logements et si " Ce peuplement sélectif (en fonction de quartiers qui n'ont pas tous la même réputation et sont plus ou moins vétustes) est le fruit du hasard ou le résultat d'une politique fondée sur le tri ethnique ", comme le souligne Samuel Thomas, vice-Président de SOS-Racisme.
Enfin, à Nancy, un locataire du groupe BATIGERE a reçu un formulaire d'enquête de ressources (obligatoire) sur lequel figurait, outre la mention " divorcé ", la mention " FRANCAIS OR. NORD AF ". Une plainte a été déposée contre BATIGERE, pour cette mention discriminatoire. L'enquête permettra de savoir si cette société pratique ou non un " fichage ethnique " et si un tel fichage est utilisé pour l'attribution des logements sociaux.
Pour sa part, BATIGERE a, d'ores et déjà, par la voix de son directeur régional, indiqué que ces faits étaient graves et qu'après vérification, s'il existait bien un code de nationalité et du lieu de naissance, il n'aurait été utilisé, par erreur, que trois fois, étant devenu sans objet. " Regrettable et tout à fait inadmissible " a-t-il affirmé.
BATIGERE, très embarrassé, aurait donc lui-même nettoyé son fichier et le code litigieux n'y figurerait plus. Si ces faits étaient confirmés, ce serait déjà une première victoire, qui démontrerait que face aux discriminations, il ne faut plus opposer le silence inquiet des victimes mais ne plus craindre de contre-attaquer en agissant en justice.
A suivre...

Annie

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RIF : ils sont venus, on les a vus, ils …

Sur la place du village surgissent des voitures (immatriculées en Lorraine bien sûr, mais aussi en Allemagne, au Luxembourg, en Suisse, en Alsace ou dans la région parisienne) des énergumènes pour accueillir chaque nouvel arrivant au crâne rasé.
Un mois plus tôt, Ras l'front-Metz avait intercepté, sur Internet, une invitation (cf ci-contre) pour une soirée de "Rock Identitaire Français" (RIF) organisée le 15 avril 2000 par Unité Radicale et GUD Nancy. Le groupe invité était In Memoriam, qui était déjà venu à Nancy lors de la soirée RIF des Cuny (père et fils), en octobre 98.
Un numéro de téléphone portable (celui d'Unité Radicale de Nancy) permettait d'obtenir un point de pré-rendez-vous à Augny ou à Mécleuves (au sud de Metz), entre 17h et 19h30. C'est là, sous le regard médusé de nombreux témoins, que se sont rassemblés les "amateurs de RIF". En plusieurs convois, les jeunes racistes sont ensuite partis vers le lieu de concert : la salle des fêtes municipale de la mairie de Coincy, à l'est de Metz.
Aussitôt, des membres de Ras l'front-Metz et Nancy contactent le maire du village. Il nous déclare que " la salle était louée mais qu'il ne connaissait pas les organisateurs de la soirée ". Nous lui suggérons d'aller y faire un tour. Il précisera ensuite à la presse que " cette salle a été louée par un particulier pour un anniversaire (…) qui n'avait rien à voir avec une réunion de famille ". Il aurait alors prévenu la gendarmerie pour surveiller le site.
Pour Mr Oswald, la présence d'une centaine de skinheads dans sa mairie, ce soir-là, n'était pas vraiment un problème.... Tout comme le collage massif du FNJ, cette nuit-là ou l'apparition le lendemain d'autocollants contre les immigrés.

Alain

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